Antoine Gammard

Antoine Gamard, ou la réinvention du regard sur le vivant
Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Claude Viallat, Antoine
Gamard s’inscrit dans une lignée où la matérialité de la peinture et l’attention aux
surfaces dialoguent avec une exploration plus personnelle des enjeux contemporains.
Héritant de l’esprit expérimental de Supports/Surfaces, Gamard s’affranchit toutefois
de l’abstraction radicale pour adopter un langage visuel figuratif, dense et
foisonnant, où l’émerveillement se mêle à la critique.
Son travail, souvent centré sur le vivant — qu’il s’agisse d’animaux ou d’éléments
naturels —, élabore un univers onirique et saturé de couleurs où chaque détail semble
chargé de sens. Ses compositions intègrent des dynamiques contrastées : entre chaos et
ordre, fragilité et vitalité. À l’image des oiseaux récurrents dans son iconographie,
Gamard nous parle de liberté, mais aussi de l’urgence de repenser notre rapport à la
nature dans un contexte de crise écologique.
S’il emprunte à Viallat l’attention aux structures et au jeu des formes, Gamard y
superpose une approche narrative et symbolique, rendant chaque toile aussi bien
contemplative qu’énigmatique. Il invite le spectateur à un double mouvement : plonger
dans la matérialité de l’œuvre et en déchiffrer les allégories, qui oscillent entre
célébration et mise en garde.
Avec Antoine Gamard, la peinture ne se contente pas d’être une surface à explorer :
elle devient un espace de réflexion et d’interrogation sur le monde, entre héritage et réinvention.